Artikels


Catherine Bailly 'Un souffle sous mes paupières' (een adem onder mijn oogleden)

Catalogus van de expositie 'D'Immatériels Lendemains' (Van de immateriële dagen die komen) Vijftig porseleinen werken in het Koninklijk Museum van Mariemont - 2005

Née à Alger en 1964, Nathalie Doyen vit et travaille actuellement en Communauté française de Belgique.
Elle réalisa ce "nuage de porcelaine" durant l'année 2001 en confectionnant une série de petits modules allongés, pincés entre les doigts et cuits.

Depuis toujours elle travaille de manière intuitive, se laissant d'abord conduire par ses sens. Elle observe patiemment la nature et s'imprègne de son rythme, de sa cadence. Pour cette réalisation, elle a sondé son imaginaire, décomposé les images et les sensations pour enfin les transcrire dans notre réalité.
Partant d'un matériau par définition dur et pesant, elle parvient, en rassemblant ses impressions, à élaborer une délicate nuée. A la fois légère et diffuse, elle semble n'être que poésie.
Suspendue dans les airs grâce à des fils à coudre, elle investit discrètement l'espace afin de communier avec son environnement. Les petits bâtonnets blancs, comme une multitude de goutelettes d'eau, dialoguent avec le vide et diffusent la lumière de toutes parts.

Entre songe et réalité, même le souffle du vent semble présent, sous-entendant un mouvement houleux continu mais si délicat que résolument imperceptible. Issu de l'univers onirique de l'artiste, ce nuage nous apparaît comme une entité presque surnaturelle. Incarnant le caractère éphémère et merveilleux d'une rêverie, il la perpétue dans notre réalité objective.
Soufflant au dessus de nos têtes, il dépasse l'échec d'un monde où les rêves sont vains et où le temps réduit toute chose au néant. Invitation céleste vers le royaume des songes, il témoigne de l'incroyable pouvoir de l'imagination, capable de trouver charme et poésie dans chaque infime partie de l'univers.

Installé dans le grand hall du Musée Royal de Mariemont, il semble poursuivre sa course, n'être que de passage. Arrivant des hautes sphères, il s'est faufilé dans cet espace de lumière d'où il peut profiter, sous le regard du visiteur, des grandes étendues de verdures que laissent découvrir de larges baies vitrées.